Moëtjens, qui avait des allures du Figaro d’il y a quinze ans, insère en regard de son Apologie des femmes,
Perrault nous a donné Peau d’Asne ;
Qu’on le loue ou qu’on le condamne,
Pour moi, je dis comme Boileau :
Perrault nous a donné sa peau ;
malgré enfin la deuxième lettre de M. *** à Mlle ***
qui, dans le même recueil, traita Peau d’Âne encore plus mal que la précédente n’avait traité Griselidis.
Harcelé par toutes ces critiques, Perrault crut devoir se justifier d’avoir rimé ces bagatelles. Dans la préface qui figure en tête de la quatrième édition — la troisième est introuvable — il répondit à « quelques personnes qui affectent de paraître graves, et qui ont regardé ses contes avec mépris. »
« Comme j’ai affaire, dit-il, à bien des gens qui ne se payent pas de raisons, et qui ne peuvent être touchés que par l’autorité et par l’exemple des anciens, je vais les satisfaire là-dessus.
« Les fables milésiennes, si célèbres parmi les Grecs et qui ont fait les délices d’Athènes et de Rome, n’étoient pas d’une autre espèce que les fables de ce recueil. L’histoire de la Matrone d’Éphèse est de la même nature que celle de Griselidis : ce sont l’une et l’autre des nouvelles, c’est-à-dire des récits de choses qui peuvent être arrivées et qui