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apportés, et elle retrouva ses forces ; mais le petit Chaperon rouge se dit : « De ta vie tu ne t’écarteras plus de ta route pour courir dans le bois, quand ta mère te l’aura défendu. »

On raconte aussi qu’une fois que le petit Chaperon portait à sa mère-grand une autre galette, un autre loup lui parla et chercha à la détourner de son chemin. Le petit Chaperon se garda bien de l’écouter. Elle suivit sa route tout droit et dit à sa grand’mère qu’elle avait rencontré le loup, qui lui avait souhaité le bonjour, mais qui l’avait regardée avec des yeux terribles.

— Si ce n’avait été sur le grand chemin, il m’aurait mangée.

— Viens, dit la mère-grand, nous allons fermer la porte, de peur qu’il n’entre.

Bientôt le loup frappa en criant :

— Ouvrez, grand’mère, je suis le petit Chaperon rouge, et je vous apporte une galette.

Elles se turent et n’ouvrirent pas. La tête grise[1] rôda quelque temps autour de la maison et finit par sauter sur le toit. Il voulait y attendre le départ du petit Chaperon ; il l’aurait suivie et mangée dans l’ombre.

Mais la grand’mère comprit ce qu’il avait dans

  1. Ysengrin, gris de fer, est, comme on sait, le nom du loup dans le Roman du Renard.