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Perrault aurait pu pallier ce défaut en préparant au début le rôle de son odieuse belle-mère. Il ne l’a pas fait : nouvelle preuve que, s’il en modifiait la forme, il ne touchait guère au fond même des récits que lui fournissait la tradition.

La Belle au bois dormant parut sans nom d’auteur dans le recueil de Moëtjens, une année avant d’être mise en volume. Dans l’intervalle, Perrault y fit de nombreuses corrections qu’on trouvera parmi les notes et variantes de l’excellente édition de M. André Lefèvre. Il a notamment retranché deux morceaux : l’un qui exprime les sentiments de la princesse au moment où le prince vient de la réveiller ; l’autre où elle fait ses doléances, quand on va la jeter dans la cuve aux serpents. Débarrassée de ces longueurs, la Belle au bois dormant est par la forme, sinon tout à fait par le fond, un véritable chef-d’œuvre.