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dacteur, qui se termine par ces mots : « Vous avez lu quantité d’ouvrages de M. Perrault, de l’Académie française, qui vous ont fait voir la beauté de son génie dans les sujets sérieux. En voici un qui vous fera connaître qu’il sait badiner agréablement quand il lui plaît. »

Dans les Souhaits ridicules, Perrault reprenait un sujet traité quinze ans auparavant par La Fontaine sous le titre des Souhaits, et il le reprenait en marchant sur ses traces. Le début du conte rappelle, en effet, celui de la Mort et le Bûcheron :


Il était une fois un pauvre bûcheron
Qui, las de sa pénible vie,
Avait, disait-il, grande envie
De s’aller reposer aux bords de l’Achéron :
— Représentant dans sa douleur profonde,
Que, depuis qu’il était au monde,
Le ciel cruel n’avait jamais
Voulu remplir un seul de ses souhaits.
Un jour que, dans le bois, il se mit à se plaindre,
À lui, la foudre en main, Jupiter apparut…


Jupiter vient là évidemment pour obéir à la poétique de celui qui tenait qu’on doit, autant que possible, relever la matière qu’on traite, et qui a dit de ses propres ouvrages, avec un demi-sourire que Perrault ne lui a pas emprunté pour versifier ses contes :