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personne endormie dans son armure complète. Il leva le casque et vit que c’était une femme. La cuirasse était tellement adhérente au corps qu’elle semblait collée sur la chair. Avec l’épée Gram, il la fendit d’abord sur la poitrine, ensuite sur chaque bras. Lorsque la jeune guerrière eut été dépouillée de son enveloppe, elle parut sortir d’un profond sommeil et s’assit sur sa couche : « Salut au soleil, salut aux fils du jour, s’écria-t-elle, salut à la nuit et à sa fille (la terre) !… Le vainqueur de Fafni, Sigurd est-il venu, armé de Gram ?… » (E. Beauvois, Histoire légendaire des Francs, chap. v )

M. Hyacinthe Husson mentionne un conte danois du recueil de Svend-Grundvig, où une jeune femme est prise d’un sommeil enchanté qui ne dure, celui-là, que sept ans([1]). Dans ses Chants et chansons populaires des provinces de de l’Ouest (Niort 1866), M. J. Bujeaud nous a révélé une petite-fille de la Belle au bois dormant, qui de princesse est devenue paysanne, et qui sous ses haillons ne manque pas d’un certain charme rustique.

  1. . M. Loys Brueyre cite d’autres exemples. Voir dans ses Contes populaires de la Grande-Bretagne les traditions intitulées la Princesse grecque et le jeune jardinier. Vieillesse d’Oisin, l’Enchantement du comte Gérald, Musique du ciel, les Escaliers du géant Mac-Mahon.