— Ce n’est pas vrai, répliqua le monarque. Elle n’était pas comme les tiennes ; elle était beaucoup meilleure.
— J’avoue, dit alors le cuisinier, que ce n’est pas moi. C’est la petite bête sauvage.
— Va la chercher, dit le roi.
Peau-de-toutes-Bêtes arriva.
— Qui es-tu ? lui demanda le souverain.
— Je suis une pauvre enfant qui n’a ni père ni mère.
— Que fais-tu dans mon château ?
— Je ne suis bonne à rien qu’à recevoir les bottes à la tête.
— D’où te vient cette bague qui s’est trouvée dans la soupe ?
— De cette bague, répondit Peau-de-toutes-Bêtes, je ne saurais rien dire.
Le roi n’en put tirer un mot de plus et il la renvoya. Quelque temps après il y eut une autre fête, et Peau-de-toutes-Bêtes demanda encore au cuisinier la permission d’aller la voir. Il répondit :
— J’y consens, mais reviens dans une demi-heure faire la soupe au pain que le roi aime tant.
Elle courut à sa niche, se débarbouilla vivement, retira de la noix la robe couleur de lune et s’en para. Elle monta dans les salons, pareille à la fille d’un prince, et le roi vint à sa rencontre et fut enchanté