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— Voici que ma femme est morte et je reste veuf et désolé, sans espérance de me voir d’autre progéniture que cette malheureuse fille qu’elle m’a laissée. Il sera nécessaire que je trouve moyen d’avoir un enfant mâle. Mais où donner de la tête ? Où prendre une femme aussi brillante de toutes les beautés que la mienne, si, en comparaison d’elle, toutes les autres ressemblent à des harpies : voilà le hic !

Si je n’en trouve pas une autre avec la baguette[1], si je n’en cherche pas une autre avec la sonnette, si la nature a formé Nardella (puisse-t-elle être avec les anges !), puis a brisé le moule, hélas ! dans quel mauvais pas me suis-je fourré ! Que le diable emporte la promesse que je lui ai faite !

Mais quoi ! je n’ai pas encore vu le loup et voilà que je me sauve. Cherchons, voyons, entendons-nous. Est-il possible qu’il n’y ait pas à l’étable d’autre ânesse que Nardella ? Est-il possible que le monde veuille être perdu pour moi ? L’espèce féminine est-elle donc à ce point dégénérée que la semence en soit perdue ?

Ayant ainsi parlé, il fit aussitôt publier un ban et commander, de la part de maître Ghiommiento[2] que toutes les belles femmes du monde entier

  1. Magique.
  2. Chiommiento, Commentaire.