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C’est là sans doute une de ces imitations de Peau d’Ane que dans le Roman comique on craint d’entendre raconter par Ragotin.

Peau d’Ane a passé presque tout entière dans la légende de Sainte Dipne ou Dympne. Cette légende se trouve dans la Fleur de la Vie des Saints du jésuite Pierre Ribadeneira, qui a paru à Madrid en 1616, qui a été plusieurs fois traduite en français, mais que les premiers travaux des Bollandistes (1643) ont complètement discréditée. La Fleur des Vies des Saints fourmille d’un si grand nombre de fables et de contes qu’Abel Servien, le célèbre diplomate, n’appelait jamais Pierre Ribadeneira que Petrus de Badinerria.

Fille chrétienne d’un roi païen d’Irlande qui veut l’épouser, Dipne demande quarante jours de délai et se recommande à Dieu. Cependant son père lui donne tous les matins des bijoux et de belles robes pour ses noces. Le délai étant près d’expirer, sur le conseil du prêtre Gerbern, elle exige, pour gagner du temps, plusieurs joyaux précieux qu’elle croit introuvables. On les lui apporte et elle se décide à prendre la fuite. Accompagnée de Gerbern, elle part, comme Hélène, pour la Flandre, elle arrive à Anvers et les fugitifs se font construire une cabane dans un bois peu éloigné.

Le roi se met à leur poursuite, débarque à Anvers, trouve dans une auberge de la monnaie