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Or, vous saurez qu’à cette époque le roi des Pays-Bas avait une fille belle comme le jour, mais qui n’avait ri de sa vie. Elle était aussi triſte que la cloche des trépassés, qu’on nomme chez nous la dolente, & de là vient qu’on lui avait donné le nom de la Belle-Dolente.
En sa qualité de fille unique, on l’avait, dès le berceau, bourrée de friandises, de jouets & d’amusements de toute sorte. C’eſt sans doute pour cela que, rassasiée avant l’heure, la pauvre désolée ne trouvait plus rien qui l’égayât.
En vain avait-on mandé des quatre coins du monde les plus fameux baladins, bateleurs, bouffons, turlupins, pîtres, grimaciers, grotesques & farceurs.
Ni Polichinelle, ni Pierrot, ni Arlequin, ni Scaramouche, ni Bobèche, ni Guignol, ni Jean Potage, ni la Guerliche lui-même, l’incomparable la Guerliche, aucun fantoche, si plaisant qu’il fût, n’avait pu amener un sourire sur les lèvres pâles de la Belle-Dolente.
Les parades bien plus réjouissantes des courti-