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— Je veux faire un pacte avec toi.
— Ah ! ah ! mon gaillard. Tu croyais donc que le diable était homme à se laisser berner par un lourdaud de paysan.
— Ce n’eſt point moi, c’eſt ma femme…
— Suffit. Que désires-tu ?
— Que tu me permettes d’achever ton œuvre.
— J’y consens à une condition, c’eſt que tu m’abandonneras l’enfant que ta femme va te donner.
— Non… pas l’âme de mon enfant… la mienne !
— La tienne ! je ne suis mie en peine de l’avoir. C’eſt ta fille qu’il me faut. D’ailleurs elle n’y perdra rien. J’en ferai une princesse. »
Wilbaux résiſta longtemps, mais effrayé par l’idée de se voir, ainsi que sa femme, réduit à mendier son pain, il finit par consentir.
« Va terminer ta grange, lui dit alors Belzébuth, &, dans trois mois, songe à tenir ta parole. »
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III
Trois mois après, par un soir de novembre, Antoine fumait sa pipe à la lueur du feu. Les pommes de terre chantaient sur le gril, & Fran-