Le mâtin accepta &, au bout d’une demi-heure, les deux compagnons firent leur entrée dans le village. En passant devant la boucherie, le misseron dit au chien :
« Reſte là, & attends. »
Il alla se percher sur la lucarne du grenier, au-dessus de l’étal, tourna sa queue à la rue & laissa choir quelque chose sur un gros morceau de collier.
« Brigand de misseron ! s’écria le boucher.
Il prit la viande, l’essuya avec son tablier, & il allait la remettre en place, quand il s’aperçut que la femme du mayeur, qui demeurait en face, le regardait derrière son rideau.
Il se ravisa, &, comme d’ailleurs la perte n’était pas grande, il jeta le lopin au chien, qui l’attendait assis sur sa queue & le nez en l’air. Le mâtin sauta dessus, hagne ! & s’enfuit dans un coin, où il l’eut bientôt avalé.
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Les deux amis vécurent quelque temps ainsi, l’oiseau pourvoyant avec son induſtrie aux besoins du chien, & d’Onnaing à Quiévrechain,