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RENAISSANCE



En vain les sentiers verts te désignent aux fleurs,
Tu diriges ton pas certain vers la conquête.
La Vie, comme un grand feu, brûle au sommet des crêtes
Dans le concert des sons et des fraîches couleurs.

Chaque jour, affranchi de ce que tu résignes,
Tu pares de l’éclat d’une allégresse neuve
Ton âme qui enclôt sous son aile de cygne
Les constellations que répètent les fleuves.

Tout le faste du ciel adore dans tes yeux.
Tu sens descendre en toi la présence de Dieu
Et la voix qui te berce est celle de l’amour.

Les philtres de l’aurore ont rallumé ta fièvre.
Et comme un vin vieilli dans une outre de chèvre
Avidement tu bois la lumière du jour.