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LA LUMIERE NATALE meur, et ce livre se signale par une légèreté d’âme qu’on retrouve assez rarement dans ses autres œuvres et qui est due sans doute à la vie facile qu’il avait pu mener pendant cette année 1908-1904 : « Ce séjour à Lille, a dit encore Roger Allard, bien qu’assombri sur sa fin par des ennuis dont ses amis ne devaient plus tarder à connaître la cause, marque, dans la vie de Léou Deubel, une période heureuse. Il se sentait environné d’amitiés sincères et d’une admiration qui ne l'était pas moins. Il s’intéressait vivement aux destinées du Beffroi, alors à l’apogée de son influence... Dans l’en- quête menée par cette revue pour désigner les dix plus grands noms de la poésie contemporaine, celui de Deubel fut cité à diverses reprises. Il était en passe d’être notoire. » Une fois à Paris, Deubel s’occupe de l’impression de son livre, qui lui est livré vers le 15 novembre 1904, puis du ser- vice et de la mise en vente. Le titre qu’il a choisi, et qui peut paraître énigmatique, il l’explique, plus que sommairement, au bas d’une carte illustrée datée du 16 novembre 1904 : « Pour le critique, La Lumière Natale = celle d’Italie et celle du Nord (Florence et Lille).» Si l'on serre de plus près cette équa- tion, il semble que Deubel ait voulu signifier par là cette atmo- sphère idéale de ce pays de « nulle part », de « ce pays enchanté que l’on porte en soi-même », patrie d’élection des rêves où l’âme et l’esprit se reposent dans le décor de paysages choisis et de tonalité différente. Et en effet, il paraît, lors de son voyage d’Italie, s’être éveillé à un sentiment de la beauté plus