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connus et très estimés dans la société canadienne-française de Lowell où j’avais l’intention d’aller me fixer. C’était aussi le désir de ma Rose de me voir tenter fortune dans la ville où demeurait sa sœur chérie. Ce désir de ma Rose était déjà un ordre péremptoire pour moi. J’y obéis et je ne l’ai jamais regretté.

De ce jour, ma vie prenait une nouvelle orientation. Mon chagrin était immense, mon désespoir sans bornes ; je pleurais mon père, et je voulais devoir le moins possible à ma famille pauvre, sans le sou. Je me jetai avec plus d’ardeur que jamais dans mes études médicales. Je voulus, pendant les deux derniers mois qui s’écouleraient avant mes examens de Pâques, apprendre autant que mes confrères en un an et demi. Je partirais ensuite sans diplômes, mais avec autant de science que ceux qui terminaient leurs études mollement et presque sans but bien défini. Je me sentais déjà assez de crânerie et de hardiesse pour affronter les misères, les ennuis, les déboires de la vie du médecin. Pendant les deux derniers mois que je restai à Montréal, je rencontrais souvent ma chère Rose-Alinda. Je passais souvent des parties de soirées avec elle, mais je la quittais plus tôt que d’habitude pour retourner promptement à mes livres de médecine. Elle savait m’encourager dans mes études comme elle l’a toujours su plus tard. Si j’ai obtenu tant de succès dans ma vie, je ne le dois qu’à ses bons conseils et ses bonnes paroles d’encouragement. Tous les succès que j’ai obtenus dans mes études, je les dois à ma Rose, et par la suite, tous les succès que j’ai obtenus dans ma clientèle de médecin, c’est à elle encore que je les dois.