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ainsi que je passai les trois derniers mois de l’année 1886. Le temps s’écoulait rapidement, partagé entre mes études mes plaisirs et nos entretiens.

Vers la mi-janvier 1887, deux événements qui eurent une influence considérable sur ma vie se présentèrent à la même date. L’un fut marqué d’une tristesse inénarrable et l’autre, qui annonce toujours l’époque la plus solennelle et la plus heureuse de la vie, fut quelque peu attristée par la pensée du premier. La mort et les funérailles de mon père attristèrent le mariage de la sœur de ma Rose, Amanda, sa sœur bien-aimée, sa compagne de tous les instants.

Ne voulant pas être une charge de plus pour ma famille et mon frère cadet qui sacrifiait son avenir de médecin pour le bien de mes frères et de ma mère, je résolus de m’expatrier au plus tôt et d’aller aux États-Unis exercer une profession dont je n’avais pas encore gagné les derniers diplômes. Il me semblait que, après les fortes études que j’avais faites, je pourrais lutter avantageusement avec ceux que j’oserais appeler mes confrères. Je me sentais aussi bien préparé, après mes trois années d’études, que les médecins des États-Unis qui ne faisaient, dans ce temps-là, que deux années de cléricature. De plus je savais trouver un auxiliaire puissant pour m’aider dans cette lutte de la vie dans la nouvelle patrie que je choisissais. La sœur de ma Rose, mariée le jour des funérailles de mon père, m’encourageait à suivre la voie que je croyais ouverte devant moi. Elle promettait de m’aider et d’employer tout son crédit auprès de son mari et de ses beaux-frères très