Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/87

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CHAPITRE VI

ma troisième année de médecine


Avec le mois d’octobre, les cours de la Faculté de Médecine recommençaient. C’était le réveil de la vie d’étudiant ; c’était le renouvellement des plaisirs tapageurs, des chants, des rires, des cris ; c’étaient les promenades et les rendez-vous qui revenaient avec leurs charmes et leurs attraits ; c’étaient aussi des études moins arides, des travaux moins fatigants que nous allions inaugurer ; désormais plus de dissection dans cette salle remplie des vapeurs d’alcool méthylique qui masque plus ou moins l’odeur de relent des chairs en décomposition ; plus de chimie ; plus d’histologie ; plus de matière qui exercent la mémoire au détriment du jugement. Fini le programme des primaires ! Le baccalauréat est passé, et nous entrons tout à coup dans une voie nouvelle qui métamorphose subitement l’étudiant. Mes études de la troisième année de médecine me rapprochaient davantage des malades que j’aimais de plus en plus. La recherche des causes, les symptômes et les traitements des maladies me passionnaient véritablement. Malgré tout l’intérêt que je portasse à mes cours et aux cliniques, je trouvais cependant encore des heures de loisir pour les veillées que je passais avec ma Rose ; pour les soirées et les bals où je la conduisais ; pour les séances littéraires ou dramatiques du Cercle Ville-Marie où je présentais souvent des travaux. C’est