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L’AMOUR NE MEURT PAS

nais par cœur ; je me les redisais. Voilà comment je passais, dans ma petite chambre d’étudiant, les instants libres que me laissaient mes études. Je m’identifiais avec le héros de ces romans de l’amour le plus ardent, qui me semblait également le plus sincère et le plus vrai. Mon imagination vive et enthousiaste me transportait facilement partout où se déroulaient les scènes de ces affections tendres et passionnées. C’est ainsi qu’avant notre union, je cherchais, en imagination, partout en tout temps des scènes d’amour que nous avons retrouvées plus tard et que nous avons voulu revivre réellement, ma Rose et moi. Nous les avons cherchées et retrouvées partout : sur les lacs, les grèves, les plages ou les montagnes du Canada et des États-Unis. Nous avons visité et parcouru l’Angleterre, la France, la Belgique. l’Italie et la Suisse pour y retrouver les lieux que les poètes avaient chantés dans leurs amours. Et là, il nous semblait que c’était un renouveau dans nos amours mutuelles. Sur le lac Léman que Lamartine a glorifié par ses amours, nous avons vu les mânes du poète et de sa Julie, et nous y avons revécu leurs amours.


Au début de ma deuxième année de cléricature je m’étais imposé un règlement de conduite que je suivis fidèlement pendant les trois dernières années. Mon but principal était d’étudier, puis de lire et enfin, pour délasser mon esprit et le distraire, je devais m’amuser. Je sus accomplir ces trois choses en les entremêlant si bien que j’éprouvai peu de fatigue pendant ces années, bien