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L’AMOUR NE MEURT PAS

Je m’informais des études qu’ils pouvaient faire ou qu’ils aimeraient faire. Je leur apportais même des jouets. J’avais pitié de ces pauvres petits miséreux que la faim dévore, que le froid glace, que les coups rendent infirmes. Je calmais leur crainte : je séchais leurs larmes. Je m’efforçais d’être doux pour eux. La compassion et la tendresse sont le baume spécifique de toutes les plaies et de tous les maux de l’enfance qui souffre. Bien souvent mes yeux devenaient humides à la vue des souffrances du jeune âge ; mon cœur se gonflait et je pleurais intérieurement. Depuis ce temps, ma sensibilité pour les enfants souffrants s’est toujours accrue. Jamais je ne m’approche du lit d’un enfant malade sans qu’une larme de pitié vienne humecter ma paupière, et, souvent, je suis obligé de détourner l’attention de la mère ou du père, pour essuyer à la dérobée ces larmes qui coulent abondamment de mes yeux. Heureux ceux qui ont des enfants et qui ne les ont jamais vus malades ou souffrants !

Je m’appliquais à être doux, bon, charitable pour tous, quels que fussent leurs maux, leur âge, leur sexe. J’essayais de m’initier à ces délicatesses, à ces tendresses, à ces bontés du médecin qui soulagent et guérissent plus souvent que les médicaments les plus renommés, qui resteront très souvent sans effet quand le moral n’est pas traité simultanément. Je voulais apprendre mon métier dans ses moindres détails. Je comprenais que le médecin est d’autant supérieur qu’il est plus sympathique.