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L’AMOUR NE MEURT PAS

Je m’agenouillai dans un des derniers bancs, dans l’allée du centre, près de la grande porte. Pendant un moment de recueillement, j’entendis la grande porte s’ouvrir et je vis entrer ma Rose toute rayonnante, revêtue de sa robe de noce bleu Gobelin taillée dans un morceau du ciel pendant un beau jour d’été. Chère Rose, elle s’avançait d’un pas majestueux. En passant près de moi, ses beaux yeux bleu tendre me jetèrent des regards affectueux, et sa bouche toujours souriante semblait m’offrir les bons baisers d’autrefois. Au fur et à mesure que ma Rose s’avançait vers l’autel, sa toilette paraissait pâlir, changer de nuance, pour devenir toute blanche quand elle s’agenouilla sur le prie-Dieu qu’elle avait l’habitude de choisir aux pieds de la Vierge qui lui tendait les bras. Sa tête s’ornait d’un nimbe éblouissant et de toute sa personne jaillissaient des flots de lumière qui la faisaient ressembler aux anges prosternés devant le trône de Dieu. Oh ! comme elle priait avec ferveur, les mains jointes et les yeux élevés vers la Vierge qui lui souriait comme autrefois. Vision céleste !… et les élans de mon cœur allaient vers celle que j’aimais toujours du plus grand amour.

Si mes doutes sur la vie future n’eussent pas été dissipés depuis longtemps, ils se seraient évanouis à ce moment, car je voyais alors ma Rose, dans une sainte extase. Un ange lui prêtait ses ailes et je la voyais s’élever lentement vers la voûte du ciel qui s’ouvrait devant elle ; et je croyais entendre le chœur des séraphins, des anges et des saints entonner des hymnes célestes.

Chère Rose, tu m’as entendu et tu vis encore dans