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L’AMOUR NE MEURT PAS

pensées, de ces tourments pires que l’agonie, pires que la mort ». Jamais auparavant je n’avais eu de ces doutes ; c’étaient mes premiers doutes et ils me revenaient souvent ; et cependant j’invoquais ma Rose-Alinda comme une sainte, comme si elle eût existé dans l’au-delà ; je la priais constamment comme si déjà elle fût assise dans la gloire céleste. Elle était restée mon idole, et malgré mes doutes je l’adorais encore comme je l’avais adorée sur la terre. Je lui disais, comme je continue sans cesse à lui dire : « Oh ! ma Rose, ma bonne Rose, ma sainte Rose, aie pitié de moi ; viens à mon secours ; viens me chercher, et donne-moi la force et le courage de supporter la vie en t’attendant ou en attendant d’aller te rejoindre ».

S’il n’y avait pas de vie future, pourquoi invoquerais-je ma Rose, puisqu’elle n’existe nulle part ? Et pourquoi l’attendre ou espérer la rejoindre jamais puisqu’elle n’est plus même une ombre ? Oh ! doutes mortels, pensées accablantes, pourquoi êtes-vous venus déchirer mon cœur et briser mon âme défaillante ? N’était-ce pas assez d’être seul sur la terre sans que vous vinssiez m’enlever la dernière consolation qui me restait d’espérer la revoir dans l’au-delà. Pas d’autre vie dans l’au-delà ? Ô mon Dieu, est-ce possible ? Oh ! non, cela ne se peut pas ; puisque vous avez permis que nous nous aimassions tant sur la terre, c’est que vous nous prépariez une autre vie où nous retrouverions encore plus de bonheur à nous aimer. Oh ! mon Dieu, le bonheur que Vous nous donniez ici-bas n’était-il pas l’avant-goût des joies célestes de nous retrouver et de nous aimer davantage. Ma Rose ne plus exister ? Cela ne se peut pas. Dieu ne