Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/275

Cette page a été validée par deux contributeurs.
277
L’AMOUR NE MEURT PAS

donc mon cœur cessera-t-il de battre faute d’aliment ? Ma Rose, ma douce Rose, je te cherche partout, je t’attends. Quand donc me reviendras-tu, plutôt quand te retrouverai-je ?


À la lecture de ces lettres, je retrouve aussi les consolations que nous nous prodiguions mutuellement, les bons mouvements d’encouragement que ma Rose me manifestait si souvent avec tant de charme, les expressions tendres et les sentiments délicats dont elle remplissait ses lettres. J’aime à y retrouver l’ardeur de son amour, l’aveu de sa passion, la grandeur de son âme, la noblesse de son cœur. La lecture de ces lettres met parfois un peu de joie dans ma douleur, c’est une éclaircie dans mon chagrin.

À la lecture de ces lettres et à tout moment, le cœur brisé, déchiré, je me dis : « Si je pouvais recommencer le passé, le faire revivre, comme j’aimerais encore plus ma Rose. Mais le pourrais-je ? car je l’ai aimée passionnément, éperdument, follement ; je l’ai entourée des soins les plus empressés ; je lui ai tout donné ; j’obéissais à tous ses désirs, à tous ses caprices ; j’ai été doux pour elle ; je voulais ce qu’elle voulait ; mais l’ai-je aimée comme elle le méritait, autant qu’elle m’a aimé ? Les soins que je lui donnais étaient-ils aussi délicats que ses attentions pour moi ? Que ne lui ai-je donné qu’elle ne me le rendit au centuple ? Ne s’est-elle pas toujours oubliée pour me plaire ? Sa bonté et sa douceur n’ont-elles pas toujours été supérieures ? Oh ! ma Rose, ma Rose, si le passé était à recommencer, je le passerais à tes pieds