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L’AMOUR NE MEURT PAS

source des larmes en est tarie ; mais dans mon cœur qui en est rempli, gonflé, la source ne s’en tarira que le jour où il aura cessé de battre. Jusqu’à ce jour mon cœur ne peut cesser d’aimer et de pleurer ma Rose ; et aujourd’hui pour moi, aimer c’est souffrir à tout jamais. Comment pourrais-je ne plus aimer celle à qui j’ai tant de fois répété : « Rose, ma Rose, je t’aime, je t’aimerai toujours et jamais je ne t’oublierai ». Pourrais-je jamais être parjure et manquer à la parole que j’ai si souvent donnée à ma Rose ? Cesser de l’aimer du plus profond de mon cœur, cesser de penser à elle à tout instant, l’oublier ne fût-ce qu’une seconde, oh ! non, je ne veux pas, je ne peux pas ; souffrir tous les tourments, tous les martyres plutôt que d’oublier un seul instant celle qui a été toute ma joie, toute ma vie. Si j’allais l’oublier ne fût-ce qu’une seconde, là-haut que penserait-elle de moi, elle qui avait promis de ne jamais m’oublier. Plus je souffre plus je pense à elle, et de là-haut elle voit mes pleurs, elle entend mes gémissements et elle doit m’en aimer davantage.

À la lecture de ces lettres, je sens les plaies de mon cœur s’ouvrir plus largement, mais il n’y a plus de baume pour les cicatriser, et qui pourrait en verser ? Il me faut souffrir à tout jamais. Je vois ces plaies s’ulcérer, mais il n’y a plus de calmant pour en adoucir la douleur et qui pourrait en administrer ? Il me faut toujours souffrir. J’en vois couler abondamment le sang et qui pourrait en tarir la source ? Oh ! qu’il coule, qu’il coule abondamment, plus abondamment encore et que ma vie s’en aille plus tôt avec la dernière goutte. Quand