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L’AMOUR NE MEURT PAS

vers l’oreiller où ta tête aux cheveux blonds reposait, il me semble que je vais encore cueillir sur tes lèvres si tendres ces bons baisers d’autrefois ; mais, hélas ! je n’entends plus que ton dernier soupir, ton dernier souffle. Durant le jour quand je pars ou que je reviens, je te cherche partout pour te donner encore des baisers, mais tu n’es plus et je n’ai plus personne à qui les donner. À table, je n’ai plus personne à qui donner les morceaux les plus tendres. Là, à ta place vide, l’ennui et sa sœur la tristesse, et son frère le désespoir se sont assis qui tournent vers moi leurs faces respectivement blêmes, éplorées, sombres et leurs yeux cruels qui me torturent l’âme ; ils tendent continuellement leurs mains aux griffes acérées vers ma poitrine pour me déchirer le cœur. Combien de temps encore faudra-t-il m’asseoir près de cette chaise où il n’y a que des spectres effrayants ? Ma Rose, ma Rose, aie pitié de moi ; viens à mon secours ; chasse ces ombres néfastes ; abrège mon agonie. Oh ! ma Rose, toi qui m’as tant aimé, tu ne tarderais pas à venir me chercher si tu savais comme je souffre de ton absence ; comme je souffre de ne plus voir tes beaux cheveux blonds, tes yeux bleu tendre, ta bouche toujours souriante ; comme je souffre de ne plus entendre ta voix si douce et si caressante. Prie, ô ma Rose, prie comme tu priais sur la terre et Dieu exaucera mes vœux d’aller bientôt te retrouver. Les saints ont tant de puissance dans le ciel que Dieu ne peut manquer d’accueillir favorablement ta prière. Je serais si bien près de toi, mon corps près du tien dans le tombeau, et mon âme près de la tienne à la table céleste.