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L’AMOUR NE MEURT PAS

plus personne pour me délasser par sa présence. Tu n’es plus ici pour entendre mes peines et les adoucir, pour comprendre mes angoisses et les calmer. Quand je reviens je ne te trouve plus ; quand je pars je ne te vois plus. Mon désespoir est grand, incommensurable. Pendant plusieurs années (hélas ! trop courtes), nous avons eu le même toit, la même couche et maintenant je demande le même tombeau… Ouvre-moi ton tombeau ; tends-moi les bras que je m’y jette pour y dormir mon dernier sommeil près de toi. Oh ! ma Rose, ne tarde pas ; ouvre-moi, ouvre-moi bien vite ton tombeau ; ne me laisse pas languir plus longtemps. À Lowell, je te disais : « Si je pouvais m’endormir jusqu’à ce que tu viennes m’éveiller », aujourd’hui je te dis : « Oh ! je veux m’endormir pour ne plus m’éveiller. Oh ! ma Rose, ouvre-moi ton tombeau pour que j’aille de suite y dormir près de toi mon dernier sommeil.

Partout, Ô ma Rose, je te cherche, et nulle part je ne te vois. Mes yeux sont-ils fermés pour toujours à la lumière ? Cependant il me semble que tu es toujours près de moi ou qu’à tout instant tu vas me revenir, que tu n’es pas partie pour toujours. Hélas ! je ne te vois plus que par les yeux de l’esprit ; oui, partout en esprit je te revois ; tu me suis partout et toujours. Le matin, dans le grand lit en noyer, quand je me lève, je vois encore ton beau sein soulever le drap blanc au rythme de ta respiration tranquille comme autrefois lorsque tu me souriais dans tes rêves. Je revois encore ton corps souple reposer comme autrefois sous l’édredon qui en épousait les formes gracieuses. Quand je m’incline