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L’AMOUR NE MEURT PAS

je voudrais aimer. Ô mort, vas-tu te faire attendre longtemps encore et me faire languir pour jouir de mon affliction ? Frappe donc maintenant que je suis seul ; la vie me pèse et je t’implore à grands cris. Ô mort impitoyable, tu ne sais oublier que ceux qui t’appellent.


Ma Rose n’est plus. Elle est partie, emportant les rêves de mes nuits et les rêveries de mes jours. Ô ma Rose ! depuis les jours de nos beaux rêves, des années ont passé et nous nous sommes aimés du plus pur amour. Souvent tu me disais : « Elphège, si tu savais comme je t’aime » et je te répondais : « Rose, tu ne m’aimes pas plus que je t’aime. Oh ! Rose, si tu savais comme je t’aime ». Oui, nous nous aimions beaucoup tous les deux, Mais, hélas ! ma Rose, les années de bonheur ont fui avec rapidité ; tu as quitté la terre, tu m’as laissé seul, et seul maintenant je dis à Dieu et aux hommes, je dis au ciel et à la terre, je dis aux éléments muets et sourds et je dirai éternellement : « Rose, ma Rose, je t’aime toujours et je t’aimerai toujours. Puisses-tu m’entendre là-haut quand je te dis et te crie mon amour. Je soupire plus que jamais après toi. Où te chercherai-je maintenant ? Où te verrai-je ? Comment lirai-je dans tes yeux ? Pourrai-je jamais réchauffer tes mains et tes pieds glacés par le froid de la mort ? Je ne vois plus que ton souvenir dans les anses, sur les vagues, sur les sables du lac, sur les cimes, les croupes et les gorges, dans les grottes, à l’ombre des grands chênes. Tu n’es plus dans ma vie présente, aussi n’y a-t-il plus rien ; c’est le vide autour de moi. Tu n’es plus là, et quand je suis fatigué,