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L’AMOUR NE MEURT PAS

jour tous les bienfaits. Les villageois sont si paisibles et si aimables que j’aime mon séjour au milieu d’eux.

Ma chère Rose, il y a, tout près de mon bureau, une belle petite maison toute blanche qui ressemble à celle que tu désirais tant à St-Étienne, ou comme celle que nous rêvions tant d’avoir lorsque, dans l’intimité de nos causeries, nous faisions des projets d’avenir. Nous la louerons et nous y établirons notre foyer. Tu l’enjoliveras, l’embelliras et tu en feras un petit palais, un lieu de délices, un petit paradis. Tu meubleras mon bureau avec le goût que je te connais. J’achèterai des livres, beaucoup de livres, pour en orner les rayons d’une belle bibliothèque. Dans ton boudoir, tu étendras sur le parquet un tapis très épais. J’y placerai une causeuse et un grand sofa que tu garniras de multiples coussins et autour duquel tu suspendras d’épaisses tentures pour en faire un coin d’intimité où nous irons souvent nous asseoir pour faire la causette et rappeler les souvenirs de nos premières amours. Dans la plus belle et la plus grande chambre, nous aurons une couche moelleuse où je reposerai sur ton sein et de ce doux hyménée naîtront des enfants nombreux et plus beaux que le jour, que nous élèverons dans notre petite maison toute blanche, que d’année en année, s’il le faut, nous agrandirons. Tu le vois, ma Rose, je veux toujours demeurer à St-Césaire ».

Nous nous écrivions tous les deux ou trois jours et nos lettres étaient de plus en plus gaies et joyeuses. L’espoir en des beaux jours naissait et grandissait. Nous entrevoyions le jour de notre union comme un phare