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L’AMOUR NE MEURT PAS

ma Rose que je croyais l’être le plus parfait et le plus aimable que mon Créateur eût mis sur la terre. J’étais donc idolâtre, car elle était et est restée mon idole que j’ai aimée à l’égal d’un dieu. Avec de telles pensées et de telles idées, pouvais-je faire autrement que j’ai fait ? Je priais surtout parce que je voyais mon idole à genoux, les mains jointes, dans une contemplation divine, pouvant tout obtenir de l’Être Suprême qu’elle invoquait avec une sainte ferveur. N’était-ce pas suffisant pour me faire tout espérer de la bonté divine ?

Aussitôt arrivé de Grenville à Montréal, je pris le train pour Ste-Martine. Il me tardait de revoir ma Rose pour la remercier comme elle le méritait pour tous les encouragements qu’elle n’avait cessé de me prodiguer. Je passai le jour de Pâques avec elle. Quelle joie de nous revoir. Je n’étais plus le petit étudiant ; j’étais le médecin, le combattant prêt à se jeter dans la mêlée avec toute l’ardeur que je mettais toujours en toutes mes actions pour réussir promptement. Cette journée fut bien douce et bien courte. J’aurais voulu la prolonger en une série de jours semblables, mais il me tardait aussi, malgré tout le bonheur que je ressentais auprès de ma Rose, de découvrir l’endroit où je devais élever ma tente, y allumer le feu rapidement, et revenir plus tôt chercher mon idole devant laquelle j’avais hâte de me prosterner constamment.

Je repartis immédiatement pour visiter St-Esprit qui ne me plut pas. Quelques jours plus tard, je rencontrais à Montréal mon confrère de classe et ami intime,