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L’AMOUR NE MEURT PAS

soutient dans les revers ou les échecs ; je l’ai éprouvé plus d’une fois.

En ce moment de la vie, peut-être le plus solennel et le plus grave, j’étais heureux d’avoir un bon ange gardien dans la personne de ma Rose qui priait pour me soutenir et m’encourager ; aussi avais-je mis toute ma confiance en elle. Je la savais si pure, si sainte que je ne pouvais m’empêcher d’espérer quand elle me promettait. « Prie, prie beaucoup, me répétait-elle dans sa lettre du 28 février 1888, et Dieu te conduira au bon moment à la place que tu dois choisir et qui sera la meilleure. Mets tout entre les mains de St-Joseph ; prie-le beaucoup pendant le mois de mars qui lui est consacré, et je suis sûre que ce grand saint te protégera ».

Le 2 mars, ma Rose me mande qu’elle commence une neuvaine en l’honneur du jubilé de Léon XIII. Le 9 mars, elle m’écrit : « Je vais te donner un petit conseil d’enfant. Écris sur des cartes le nom de chaque place que tu as en vue ; tires-en une au hasard, après avoir bien prié saint Joseph. Jamais ce grand saint ne permettra que tu prennes le mauvais numéro. Je t’entends m’appeler bébé ». Peut-on jamais avoir une foi plus grande à saint Joseph ?

L’on croit, en lisant cette lettre, que c’est un enfant qui prie avec toute la pureté d’une âme angélique. Le 13 mars, Rose me dit qu’elle vient de terminer deux neuvaines : « Je les ai offertes pour toi ; si tu n’es pas reçu médecin, il n’y en aura pas d’autres de reçus. J’ai prié aussi fort que mes forces me le permettaient ; malheu-