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L’AMOUR NE MEURT PAS

Oh ! ma chère Rose, c’était le 12 octobre 1887 que tu m’écrivais : « Mon cher Elphège, as-tu quelque place en vue ? Je suis déjà en peine pour toi, mais ne nous décourageons pas, car je prierai assez pendant le mois du Rosaire que Marie te conservera une bonne place pour le printemps. Je m’en vais à l’église prier pour toi. » Oh ! Rose chérie, Rose regrettée, quarante-deux ans après, c’est le 12 octobre 1929 que, toi, tu as trouvé une plus belle place, une place que j’envie de partager avec toi. Le 12 octobre 1887, tu allais à l’Église prier pour moi ; le 12 octobre 1929, tu allais au ciel prier encore pour moi, n’est-ce pas ? pour que je te rejoigne bientôt. Oh ! ma Rose, fasse le ciel que là-haut tous les mois soient des mois du Rosaire et que tu pries continuellement Marie de me réserver une belle place près de toi. Pour moi, seul sur la terre, désormais tous les mois sont des mois du Rosaire que j’emploie à invoquer continuellement la Vierge du Rosaire de venir me chercher bientôt pour occuper la place que je désire tant près de toi. Prie, prie, ma Rose, en communion avec moi, pour que cette bonne Mère que tu as tant aimée nous exauce et nous réunisse bientôt.


Je vois par nos lettres toutes les inquiétudes et les misères que nous eûmes dans le choix de l’endroit où m’établir. Je ne suis pas le seul jeune médecin à avoir éprouvé toutes ces tracasseries. Dans mon choix je voulais plaire à ma Rose, tout en allant dans la campagne qui me procurerait plus tôt la facilité de venir chercher ma bien-aimée. De son côté, Rose me conseillait