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L’AMOUR NE MEURT PAS

village peu peuplé. Il y avait une belle maison toute blanche que nous visitâmes. Elle plut à première vue à ma Rose, c’était suffisant pour me faire aimer la maison et le village. Chère Rose, comme elle était toujours charmante et savait toujours se faire chérir !

Pendant notre visite de cette belle petite maison, Rose plaçait déjà tous les meubles. Elle me faisait un bureau si beau où j’aurais pu travailler avec goût, une salle d’attente si attrayante où mes patients n’auraient pas trouvé le temps ennuyeux, un boudoir si charmant où nous aurions passé agréablement nos soirées, une chambre à coucher avec un lit si moelleux où nous aurions reposé avec tant de calme, que déjà il me semblait habiter ce petit château que ma fée Rose enchantait. Oh ! ma Rose, pourquoi as-tu toujours été si aimable, si prévenante ? Je te regretterais peut-être moins aujourd’hui, je te pleurerais peut-être moins, je serais peut-être moins malheureux si tu ne m’avais pas tant aimé. Oh ! ma Rose, je préférerais souffrir mille fois davantage plutôt que de n’avoir pas connu ton amour, tout ton amour. Hélas ! ce petit château, qu’embellissait ma Rose, n’était qu’un jeu de cartes qu’un souffle léger éparpilla ; en effet, quelques jours après, nous apprenions que le médecin, qui en était parti, devait y retourner à l’automne.

Nous n’allâmes pas visiter St-Cyprien, parce qu’il y avait déjà là un médecin que certaines personnes n’aimaient pas et pourquoi ?… Question d’argent, de politique ou d’inimitié ? Je ne sais. Je me défiais déjà de ces demandes de médecin à la campagne sous prétexte que