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velles à lui communiquer et n’en pas oublier une seule. Elle aime les longues lettres et moi j’aime à lui plaire.

Le 30 août, 1887, Rose m’écrit de Ste-Martine qu’elle trouve ma lettre trop courte. Elle me communique de nouveau l’invitation pressante de sa sœur, madame L… qui tient absolument à ce que je passe le mois de septembre à Ste-Martine, pour bien me reposer à l’air frais avant d’entreprendre les fortes études de l’examen du doctorat. « Mon méchant, me dit ma Rose, pourquoi me fais-tu cette question : penses-tu à ton Elphège ? Tu sais pourtant que toutes mes pensées, tous mes soupirs sont pour toi seul ; et tu oses me faire une pareille question… Je trouve Ste-Martine plus ennuyeux que jamais. Si le tannant de Lowell, venait encore aussi souvent à ses heures habituelles, peut-être serait-il mieux accueilli… Je fais la paresse ; je me couche aussi de bonne heure que possible ; je dors autant que je puis ; je me lève très tard, et tout cela afin de trouver le temps moins long. Je me demande souvent comment je ferai quand je serai des mois sans te voir lorsque tu seras reçu médecin et que tu devras pratiquer pendant quelque temps avant de venir me chercher ? Je ne puis y penser sans avoir les larmes aux yeux ».

Chère Rose, je comprends ton ennui par celui que j’ai éprouvé moi-même, car je sais que tu m’aimes autant que je t’aime. Je veux bien accepter la gracieuse invitation de ta sœur, aller te consoler, y recevoir moi-même des consolations et puiser en même temps auprès