CHAPITRE XIII
le retour à montréal
Nous arrivons enfin à Montréal d’où Rose repart immédiatement pour Ste-Martine, et nous voilà de nouveau séparés, mais avec l’espérance de nous revoir bientôt dans la campagne qui offre tant de charmes à l’amitié et à l’amour. Cet espoir de répondre bientôt à l’invitation de l’aimable sœur de ma fiancée apaise plus ou moins l’ennui qui me reprend de plus belle. J’ai une hâte fébrile d’aller, dans la petite maison hospitalière, goûter de nouveau les douceurs de l’amitié la plus franche et de revoir, avec ma Rose bien-aimée, les sentiers ombragés et toutes les stations du chemin de l’amour pour y retrouver partout les souvenirs que nous n’avons cessé d’y attacher. Il sera si bon de parcourir ensemble ces lieux que nous avons tant aimés et que nous désirions revoir depuis longtemps ; il sera si bon de transformer de nouveau la salle à manger en atelier de peinture et d’y travailler au côté de ma Rose, qui guide autant mon pinceau sur la toile que mon imagination dans mes compositions littéraires ; il sera si bon d’accompagner ma Rose aux pieds des autels en face de la Vierge Immaculée pour demander à cette bonne mère toutes les grâces dont nous avons un si grand besoin.
Ma Rose est à peine partie de Montréal que je recommence mon journal, pour avoir beaucoup de nou-