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Ma Rose, ton cœur a toujours été compatissant aux souffrances des autres et ta charité a toujours compris que le médecin se doit tout entier et à tout instant au soulagement de ces souffrances, et que la femme du médecin se doit tout entière à son mari en l’aidant, en l’encourageant et en supportant une partie du fardeau pour ne pas le laisser s’affaisser seul sous le poids qui est quelquefois trop lourd s’il n’est pas partagé par une compagne intelligente et dévouée. Chère Rose, que de reconnaissance et de remerciements ne te dois-je pas pour tous les sacrifices que tu t’es imposés pour l’honneur de ton mari et le bien-être, la santé et la vie de ses malades. Maintenant que tu n’es plus, qui me soutiendra dans ma tâche ardue ? Tu n’es plus et je n’entendrai plus ta voix si sympathique ; je ne sentirai plus les bons mouvements de ton cœur ; mais ton souvenir me reste ; le souvenir de ta charité te survit, puisse-t-il m’inspirer encore de bons sentiments et de belles actions.

Les deux derniers mois que je passai à Lowell furent plus agréables que les trois premiers ; c’était presque une vacance. Ma Rose était près de moi, que me fallait-il de plus pour être heureux ? Les jours étaient moins longs ; les soirées plus délicieuses et les nuits, rarement troublées par des cauchemars, étaient plus calmes et plus reposantes. Le matin quand je m’éveillais, j’aimais à me rappeler mes rêves parce qu’ils étaient doux et n’avaient absolument rien d’inquiétant. Je me plaisais à les raconter à ma Rose, l’avant-midi quand je la rencontrais. Elle me disait les siens et souvent nos rêves se