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L’AMOUR NE MEURT PAS

dans les grands traités de médecine. Sans ma Rose qu’aurais-je été ? Peut-être un insouciant comme beaucoup ou tout au moins un médecin ordinaire qui pratique dans l’unique but de faire sa vie ou peut-être de tenter fortune dans une profession qui enrichit rarement celui qui n’a pas d’autres ficelles à tirer.

Parfois Rose, accompagnée de ses sœurs et de Mr. C. P… venait me chercher, après l’heure de ma consultation, pour aller faire une promenade dans la ville ou les campagnes environnantes. Je ne m’ennuyais plus à Lowell, cependant, je n’aurais pas aimé continuer longtemps cette vie tranquille. Il me fallait plus d’activité ; j’étais médecin, ou du moins je prétendais l’être, et je n’avais pas assez de patients suivant mes désirs. Je ne perdais pas mon temps, mais ce temps n’était pas employé uniquement à faire de la médecine, et c’est là ce qui me chagrinait. Pendant les longues heures passées dans mon bureau, j’écrivais, je lisais, j’étudiais beaucoup, quand je n’avais pas de patients à examiner et à traiter. De dix heures à midi, de quatre à six et après neuf heures le soir, je visitais mes malades quand j’en avais, et mon temps libre était consacré à ma chère Rose que je voyais l’avant-midi, l’après-midi et le soir. Je la rencontrais chez sa sœur où nous passions de longues heures à causer, ou bien nous allions faire de grandes marches.

Durant nos causeries, je disais à ma Rose toutes mes inquiétudes auprès de mes premiers malades et toutes les difficultés que je rencontrais dans l’exécution des traitements prescrits, ce qui fait en règle générale