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L’AMOUR NE MEURT PAS

gination et ta bonté, ce qui me paraissait et qui, en réalité, était si petit, si pauvre.

Je me souviens, la première chose que tu recherchas, en entrant dans mon bureau, fut ta photographie pour y retrouver les baisers que je te disais y déposer continuellement dans mes ennuis, mes chagrins et mes inquiétudes. En en voyant la trace, tu ne voulus plus être en dette avec moi, tu me sautas au cou et, me tenant la tête entre tes deux mains, tu me donnas, comme arrhes, de bons gros baisers si doux, si doux qu’aujourd’hui, quand je pense à ce temps, il me semble en goûter encore la saveur agréable ; et tu promettais de me payer l’intérêt souvent jusqu’à ce que la balance en fut complètement acquittée. Oh ! ma Rose, que ne reviens-tu encore aujourd’hui, pour revoir comme à Lowell, sur ta photographie, l’empreinte que mes lèvres ne cessent d’y laisser de leurs baisers ardents ; il te faudrait toute l’éternité pour payer cette nouvelle dette.

Pendant son séjour à Lowell, Rose revint souvent à mon bureau avec sa plus jeune sœur. Parfois nous causions de sujets indifférents, mais le plus souvent nous bâtissions de nouveaux châteaux en Espagne ailleurs qu’à Lowell, puisque tous les terrains de cette ville étaient trop mouvants pour supporter les châteaux que nous avions proposé d’y construire. Nous en avions assez de Lowell dont nous avions appris à détester la profession médicale. Lowell était l’école ou le collège qu’on ne déteste pas de quitter quand le cours scolaire est ter-