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n’y retrouve quelques chapitres, quelques pages ou quelques lignes qui ne me rappellent ma Rose, ou ne me dépeignent quelque situation analogue à la nôtre. Cet après-midi, je lisais l’histoire d’un jeune voyageur français. Un jour, portant une valise qu’il ne quittait jamais, il entre dans une caverne de brigands qui, dans le dessein de le voler, lui ordonnent d’aller coucher au grenier. Les brigands, étonnés de le voir monter avec sa valise, lui conseillent de la laisser à leurs soins et à leur garde. « Du tout, nobles hôtes, leur répond-il, je ne la quitte jamais ; c’est sur elle que ma tête repose, car elle renferme mon bien le plus précieux, un bien que je préfère à tout ».

Le jeune voyageur monte sa valise, la pose sous sa tête et s’endort en murmurant le nom de Rosita. Pendant son sommeil, les voleurs le tuent et s’emparent de la valise dans laquelle ils trouvent les lettres de sa bien-aimée qui s’appelait Rosita. Ma chère Rose, moi aussi je conserve tes lettres qui me sont plus précieuses que les diamants les plus riches. Je préférerais tout perdre plutôt que tes lettres. Quand je suis parti de Lowell pour Montréal, je les ai emportées avec moi en disant : « On peut tout voler dans mon bureau ; je n’y laisse rien de précieux ; j’emporte mon trésor. Pauvre jeune voyageur, comme il devait aimer tendrement sa fiancée qui s’appelait Rosita ! et toi, chérie, tu t’appelles Rose-Alinda…

Le 22 juin, mercredi, 8 hrs p.m. — Rose m’écrit sa dernière lettre avant son départ pour sa promenade chez sa sœur Amanda, de Lowell. Sa lettre est courte :