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ments antipathiques des deux médecins qui s’étaient attiré le mépris de la population canadienne.

Ne va pas croire, ma chère Rose, que malgré toutes les marques de sympathie que je reçois de mes amis, des pensionnaires de madame Boulé et d’une bonne partie de la population du Petit Canada, je vais trouver la ville de Lowell beaucoup plus attrayante et plus belle qu’auparavant. Si je n’avais l’espoir de te revoir bientôt dans cette ville, pendant les deux mois de tes vacances, elle me paraîtrait encore comme un lieu de supplice ou plutôt comme le purgatoire, l’antichambre où je dois souffrir tous les tourments de l’ennui avant d’entrer dans le paradis de mes amours. Mon bureau est aussi morne ; la ville, malgré sa population assez dense, me paraît aussi déserte. Je vais m’efforcer par tous les moyens possibles de chasser l’ennui qui m’a poursuivi jusqu’aujourd’hui ; mais je ne te promets point de réussir. Je vais chercher, par mes études, mes lectures et la composition de mes articles de L’Étoile, à occuper les nombreux et longs moments de loisir que me laissera la pratique de la médecine. Bien que l’on soit heureux de mon retour, je suis certain que j’aurai encore moins de patients qu’auparavant parce que, l’été approchant, les maladies diminuent de fréquence, et on ne se fera certainement pas un devoir de contracter une maladie pour le simple plaisir de me rendre visite à mon bureau.

À cinq heures, je me rends à la bibliothèque publique. J’ouvre au hasard le premier livre qu’on me présente et j’ai sous les yeux les mots suivants : « Les affaires de Rose furent bientôt terminées… » Qu’est-ce