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CHAPITRE XI

mon journal de retour à lowell


Lowell, mardi, 14 juin, 1887, 8 hrs p.m. — Ma chère Rose, ce matin, je revois Lowell et je rentre de nouveau dans mon bureau que j’ai quitté depuis quinze jours. C’est un tombeau que j’ouvre ; il y fait froid et c’est sombre ; mais je veux désormais m’efforcer d’en changer l’aspect ; pourrai-je y réussir ? Je dépose tout d’abord sur ma table les deux photographies de ma chère Rose qui m’avaient suivi dans mon voyage à Montréal. Je les trouvais trop précieuses pour les laisser dans mon bureau pendant mon absence. Dans mes voyages, je les transportais sur moi comme un talisman. Je m’assis en face de ma table où tout était resté en place comme à mon départ. J’étais bien un peu fatigué de mon long trajet en chemin de fer, cependant je ne voulus prendre aucun repos. Je méditais et je songeais à ceux que j’avais laissés à Montréal, et surtout à ma Rose, à Ste-Martine, quand madame Boulé frappa tout doucement à ma porte et vint causer avec moi. Elle était toute contente et réjouie de me revoir. Elle me sauta au cou et m’embrassa sur les deux joues. Oh ! charmante femme, bonne seconde mère que j’aimais à retrouver quand j’étais loin de ma véritable mère. Elle causa longtemps, s’informant de ma famille, mais surtout me questionnant sur ma fiancée qu’elle aimait déjà beaucoup avant de la connaître. Entendre parler de ma Rose, en ce