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qui me tourmentait alors, que je vous aimais et que j’aurais voulu vous voir revenir souvent !… Nous repartions de l’église quand les quelques cierges, allumés par la dévotion des âmes pieuses, s’éteignaient et qu’il ne restait plus dans le sanctuaire que la petite lumière rouge qui brille éternellement comme le phare qui éclaire la route du ciel. Nous repartions le cœur tranquille, l’âme apaisée et nous continuions notre promenade pour discuter ma position présente afin de lui trouver une solution honorable. Ma Rose, comme tu étais sage dans tes conseils et modérée dans tes opinions. Tu t’exprimais toujours avec la douceur qui convainc. Je recevais avec plaisir tes arguments que tu savais rendre agréables en y ajoutant des mots d’amour et des sentiments de tendresse. M’était-il possible de ne pas me rendre et de m’avouer vaincu, quand tu me parlais avec tant de sagesse. Parfois, Rose chérie, tu entremêlais ton argumentation et tes désirs des regrets de m’avoir conseillé d’aller au loin tenter fortune pour obtenir plus tôt le vrai trésor que j’enviais par dessus tout, ton amour et toi-même. Parfois tu me disais comme tu étais heureuse de retrouver en ton Elphège un autre homme, un homme fort, assagi par les épreuves, presque mûri par l’expérience de la vie orageuse. Tu me conseillais aussi de retourner à Lowell pour me retremper dans de nouvelles épreuves et bien finir l’œuvre que j’avais commencée ou plutôt que tu avais entreprise, pour mon plus grand bien et ton plus grand bonheur. Tu savais faire vibrer les cordes les plus sensibles de mon cœur et toucher mon intelligence par des raisonnements que je prenais pour