Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/159

Cette page a été validée par deux contributeurs.
161
L’AMOUR NE MEURT PAS

à Montréal, sous un prétexte quelconque, et l’on me rappellera certainement. Enfin je crois avoir trouvé le joint de la situation et pouvoir me tirer d’affaire honorablement et favorablement. Pour tâter l’opinion publique, je partirai pour Montréal où j’aurai le temps de réfléchir et de demander des conseils à ma bonne Rose, ma meilleure conseillère et mon soutien le plus énergique dans mes difficultés. Mon frère aîné se mariant dans quelques jours, je prétexterai que le règlement des affaires de famille m’oblige d’aller à Montréal…

Ainsi, ma Rose, ne sois pas surprise de me voir arriver peut-être cette semaine. J’ai un besoin pressant de te voir, d’aller discuter avec toi de la direction que je dois suivre, de te demander des conseils, de puiser de nouvelles forces et de retremper mon courage auprès de toi. Ma Rose, j’ai une confiance illimitée en ton bon jugement. Jusqu’ici je n’ai eu qu’à me féliciter d’avoir suivi tes conseils. Ne te reproche jamais de m’avoir envoyé trop tôt à Lowell. J’y ai appris la vie. Les misères que j’y endure, les tracas que j’y éprouve me donnent de l’expérience, fortifient mon caractère et m’habituent à la lutte continuelle qu’on doit soutenir dans la vie, si l’on veut réussir. Je te dois aujourd’hui l’apprentissage de la vie. Si plus tard je réussis, comme je l’espère, je t’en attribuerai tous les mérites. Quand je serai réellement médecin, véritablement diplômé, je ne craindrai pas d’envisager l’avenir surtout quand tu seras près de moi, pour toujours soutenir mon courage et toujours me montrer le but à atteindre, quels que soient les obstacles et les embûches du chemin. Plus tard, où que je sois, où