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plancher. Oh ! ma Rose, j’envie une petite maison comme celle-ci pour les premières années de notre union.

Je vais m’asseoir à la fenêtre du salon que j’ouvre toute grande ; c’est de là que j’écris mes impressions et mes pensées. Une brise fraîche et douce se joue dans les rosiers bourgeonnants qui grimpent à l’extérieur le long des murs. De beaux grands arbres, des ormes et des érables, tout touffus et bien taillés, jettent une note gaie sur la verdure du parterre d’en face qu’arrose une petite rivière ou plutôt un large ruisseau. J’ai du temps devant moi, rien ne presse ; je sors et vais parcourir cette charmante campagne située à cinq ou six milles de Lowell. Je visite tout d’abord le jardin qui entoure la maison. Les allées en sont droites ou sinueuses, mais bien tracées et ratissées. Les plantes bourgeonnent, quelques-unes fleurissent même. Je cours ensuite les champs pour y retrouver des souvenirs. La campagne verte et riante me rappelle Ste-Martine. Je longe le ruisseau pour aller m’asseoir au pied d’un gros arbre et entendre le murmure qui ressemble à ta voix caressante, oh ! ma Rose. Plus bas, le ruisseau, s’élargissant, coule entre deux rives pittoresques ; d’un côté, la rive, basse et unie, offre à la vue l’aspect de la fertilité ; de l’autre côté, les bords boisés paraissent être la demeure des amours qu’il me semble entendre folâtrer. Je descends le long du ruisseau, et voilà un chemin rocailleux qui semble conduire au Buisson et là même, le ruisseau rencontrant de gros cailloux cherche à imiter en petit les rapides du Buisson. Je m’arrête sur le petit pont jeté d’une rive à l’autre