et à qui aurait-elle obéi ? Mon esprit ne trouvait pas de phrases, pas de mots pour exprimer mes sensations ; c’était confus. Parfois pour chasser ce malaise, j’aurais voulu transcrire, dans mon journal, tes consolantes missives ou au moins les relire ; je n’en avais pas la force, ni la volonté. Mon esprit voyageait dans le vague et ne pouvait s’arrêter, se fixer à quelques idées de consolation et de repos. Il me fallait errer moralement et physiquement. Je parcourais mes appartements en tous sens ; je cherchais partout ; je me donnais du mouvement, mais inutilement. Je suis sorti ; j’allai par tous les chemins, fuyant l’isolement, cherchant la distraction ; mais en vain. Je rentrai fatigué de corps et d’esprit. Je m’assis en face de ma table, cherchant des yeux sur les murs quelques objets consolants ; mes yeux voyaient trouble et ne s’arrêtaient à rien. Je m’étendis sur mon sofa pour y trouver le repos corporel ; je m’y fatiguai. Je me levai et pris un livre que j’ouvris pour y trouver le calme ; sans lire je le jetai avec dégoût sur ma table. Tout me choquait ; tout m’ennuyait. Rien ne m’aurait consolé et apaisé que ta présence et ta voix douce, oh ! ma Rose. Dans tes yeux j’aurais pu lire le calme et la paix, mais tu n’étais pas là ; sur tes lèvres j’aurais pu recueillir un sourire, mais tu étais absente. Ma Rose chérie, l’absence de la bien-aimée est cruelle… Tout à coup, j’ai entendu frapper à ma porte ; la folle imagination s’est arrêtée dans ses divagations ; mon esprit est redevenu lucide ; je retrouvais le calme et le bien-être dans les soins que j’allais donner à ma nouvelle patiente… La semaine qui se termine n’est-elle pas pour quelque chose dans
Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/138
Cette page a été validée par deux contributeurs.