voile dans le journalisme, je devrais dire plutôt que je louvoie, car je n’ai pas l’idée d’abandonner la médecine pour un petit emploi qui ne peut être qu’un passe-temps…
Ma bonne Rose, tu es enfin rendue à Ste-Martine où tu vas te reposer en retrouvant tant de souvenirs dans les lieux que j’aimerais revoir avec toi. T’assieds-tu à ces places favorites où nous avons passé de si doux moments ? Dans le salon, y a-t-il encore une chaise près du piano, celle qui rappelle mon siège près du tien quand tu te mettais au piano ; dans la fenêtre, nos bancs sont-ils encore accolés ? Le soir, ma Rose, le verre de bon lait gras est-il encore sur la table à ma place ? Qui habite ma chambre ? Qui dort à ma place dans le beau lit moelleux ? Ma Rose, tous ces endroits et ces choses sont pleins de souvenirs ; fais-les parler et dis-moi ce qu’ils te diront. À l’église, quand tu vas prier pour ton Elphège, te rappelles-tu le banc où nous nous agenouillions ensemble pour invoquer la Vierge Sainte ? Ma Rose, dis-moi bien tout ce que te diront ces souvenirs. Si tu traverses le vieux pont, et si tu vois la vieille Ben-Oui, parle-lui de moi, demande-lui si elle se souvient de ton fiancé. Oh ! ma Rose, vois-tu la petite barque descendre sur le flot paisible… ? Oh ! je me tais… Beaux instants, quand reviendrez-vous ?…
Ô lac ! l’année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots qu’elle devait revoir
Regarde, je viens seul m’asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s’asseoir !