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précision et cette monotonie sont telles qu’après avoir représenté un très-petit nombre d’idées radicales, par un égal nombre de figures correspondantes, on peut exprimer toutes les combinaisons et les relations de ces idées, par la seule position de ces figures relativement les unes aux autres, dans l’espace. Par le seul effet de sa position, un 2 représente nettement deux, ou vingt, ou deux cents, ou deux mille, etc. Or c’est ce que ne peut faire aucune langue parlée, même écrite, et c’est ce qui constitue la langue arithmétique, telle que nous la possédons, et ce qui lui donne une supériorité prodigieuse sur toutes les autres. Aussi est-ce dans celle-là que nous pensons à des idées de quantité. Ainsi l’adoption d’une langue peinte qui est funeste à tous les autres systèmes d’idées, est au contraire d’une utilité très-grande au système des idées de quantité. Observons que jusqu’à ce moment, la science de la quantité n’a aucun désavantage sur toutes les autres ; elle forme et continue ses raisonnemens par les mêmes procédés que toutes les autres sciences ; elle les suit de la même manière jusqu’au degré de complication que notre esprit est capable de supporter ; et puisqu’il y a parité dans les moyens, ce degré de complication doit être le même dans tous les genres. Ainsi