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une cinquantaine des résultats principaux d’une science quelconque, de désigner chacun d’eux par une lettre de différens alphabets, et de les employer souvent sous cette forme, dans un long raisonnement sur quelque partie de cette même science, certainement il aurait beaucoup de peine à s’entendre ; on n’en aurait pas moins à le comprendre ; et il n’aurait épargné le tems de ses lecteurs et le sien qu’en apparence. Dans les raisonnemens, appelés calculs,

cela peut se faire ; et c’est en cela que consiste la langue algébrique, qui représente souvent une formule compliquée, c’est-à-dire une très-longue phrase, par un seul caractère, et qui opère dessus avec facilité. La raison en est, qu’il ne s’y agit jamais que d’idées de quantité, c’est-à-dire d’idées d’une seule espèce, dont les élémens sont très-distincts, et qu’on ne considère que sous le rapport de leur augmentation ou de leur diminution, c’est-à-dire, encore sous le seul rapport de leur quantité. Dans ce cas unique, on peut se fier à sa méthode, qui, pour le coup, mérite bien le nom d’organe, organum. pourvu qu’on observe les règles de la syntaxe de cette langue, on peut opérer avec sécurité sur ses signes, sans s’embarrasser de