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réunies forment suivant moi, la partie de l’idéologie qui a rapport à la volonté. J’avoue que je ne sais quel nom donner à ces deux branches de recherches. On pourrait appeler l’une morale, et l’autre économie. mais alors il faudrait faire prendre à ces deux mots une signification très-éloignée de celle qu’on leur attribue communément. Ici non-seulement je retrouve la différence de la science à l’art que j’ai remarquée entre ma façon de considérer la logique, et celle dont on l’a toujours traitée ; mais encore ma manière même de concevoir le sujet, et de classer les objets, est toute autre que celle usitée. En général, on entend par la morale,

si toutefois on s’en fait une idée bien nette, une espèce de code de lois émanées de la raison, qui doit diriger notre conduite dans toutes les occasions où une autorité légitime, soit humaine, soit surnaturelle, n’a pas prononcé par une décision expresse. Quand un philosophe s’est livré à des recherches sur la justice, et la justesse de nos sentimens, et sur la légitimité de nos actions et de leurs conséquences, on ne dit point qu’il a fait une morale, mais seulement des réflexions, des considérations morales, c’est-à-dire relatives à ce code nommé la morale, et propres à ré