Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/357

Cette page n’a pas encore été corrigée

rentes idées qu’ils s’en sont faites. Il me suffira d’observer que tous ont voulu qu’elle consistât dans un certain nombre de principes fondamentaux, dont la certitude ne fût contestée par personne, et qui fussent universellement reconnus pour vrais par tous les hommes. mais, là existe toujours cette éternelle défectuosité qui mérite éminemment le nom de pétition de principes. car, quels que soient ces principes, quelqu’indubitables et incontestables qu’on les suppose, il reste toujours à savoir pourquoi ils sont tels. J’ai donc cru devoir aussi m’occuper à mon tour de la philosophie première, et en faire le sujet de toutes mes méditations. Il ne m’a fallu qu’une légère attention pour voir qu’elle ne doit pas être, comme on l’a cru, une science positive et expresse, dogmatisant sur telle espèce d’êtres en particulier, ou sur tels effets généraux de leur existence à tous, et de leurs rapports entre eux : car ce sont là des résultats dont il faut auparavant trouver les élémens. Il m’a donc été facile de reconnaître que la vraie philosophie première ne pouvait être autre chose que la vraie logique, que la science qui nous apprend comment nous connaissons, nous jugeons, et nous raisonnons ; et que Hobbès a