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spécial de l’existence propre aux êtres animés, elle ne nous fait pas voir non plus les conséquences intellectuelles de leur sensibilité, dans les diverses espèces, et notamment dans la nôtre. Si de ces sciences très-générales, et qui embrassent tous les êtres existans, on passe à celles qui ont particulièrement pour objet l’espèce humaine, on les trouve encore moins sûres dans leurs procédés, plus incohérentes entre elles, et également dénuées des notions premières sur lesquelles elles devraient s’appuyer. Celle que nous nommons assez improprement économie politique, possède sans doute des vérités précieuses sur les effets de la propriété, de l’industrie, et des causes qui favorisent, ou contrarient la formation et l’accroissement de nos richesses ; mais puisqu’elle est réellement, ou doit être l’histoire de l’emploi de nos forces, à la satisfaction de nos besoins, elle devrait remonter à la naissance de ces besoins, et à la source de notre puissance d’agir, et parconséquent à l’origine des droits que ceux-là nous donnent, et des devoirs que l’exercice de celle-ci nous impose. Dira-t-on que c’est plutôt là l’objet et l’obligation