On vient de lire enfin la troisième et dernière partie d’un traité de l’intelligence humaine, considérée uniquement sous le rapport de la formation de ses idées, et de ses connaissances. je ne m’abuse point sur le mérite de cet ouvrage ; et quelques suffrages vraiment flatteurs, dont il a été honoré, ne me font pas illusion sur ses défauts. Je crois, il est vrai, que le plan que j’ai conçu est très-bon et très-important ; mais, je l’avoue avec la même franchise, je suis loin d’être content de la manière dont je l’ai exécuté. Toutefois, ce n’est plus actuellement un simple projet ; et, par cela seul, j’en vois mieux moi-même l’étendue et les conséquences. Car, le grand avantage d’un homme qui a déjà cheminé dans la carrière qu’il se proposait de parcourir, n’est pas seulement d’être un peu plus avancé qu’en partant ; c’est encore d’être plus assuré que la direction qu’il a suivie, mène au but qu’il se proposait d’atteindre, et surtout de voir son horison se reculer et s’étendre. Plus on marche, plus on voit loin devant soi, et dans l’espace environnant ; mieux on reconnaît les situations respectives des pays adjacens. Voyons donc où m’a conduit la route que j’ai tenue, et où elle peut mener encore.
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