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et dont ni l’une ni l’autre n’est réellement une addition : et celle que l’on fait correspondre à la soustraction, n’est qu’un procédé abrégé, et d’ailleurs n’est point non plus une soustraction ; ou il faudrait ne voir que des additions et des soustractions dans tous les mouvemens de la nature et dans tous les phénomènes de l’univers. Car dès qu’il y a un changement produit quelque part, il y a une foule de choses augmentées ou diminuées, puisque tout peut se considérer sous le rapport de la quantité, même les êtres les plus imaginaires ; mais assurément il ne résulte aucune connaissance des effets de la nature, de cette manière de les considérer. Reste donc la troisième opération, celle que l’on appelle substitution ou traduction d’expression. Oh ! Pour celle-là, je la reconnais bien dans le raisonnement et le calcul, c’est-à-dire que je la reconnais généralement dans toutes les espèces de raisonnement, et particulièrement dans l’espèce de raisonnement appelée calcul. Quand je dis, l’art logique est l’art de raisonner. L’art de raisonner doit comme art dépendre d’une science, et comme art du raisonnement, dépendre de la science du raisonnement. Mais la science du raisonnement ne peut être autre chose que la connaissance de